La photo rafale
La photo séquence existe depuis les débuts de la photographie. En 1878, Eadweard Muybridge décompose les mouvements d'un cheval en galop : "Le cheval de Daisy". A l'époque, il prend une photo de chaque mouvement puis met les images côte à côte. La méthode actuelle reprend le principe de décomposition, mais nous recomposons le mouvement sur une seule et même image. Le tout est d'utiliser les bons outils et respecter quelques règles.

   
  

Les ingrédients


                                        

  • Une bonne rafale : la plupart des compacts se prêtent difficilement à la technique, mais les reflexs ont une cadence d'image assez importante. Les appareils un peu anciens ont parfois du mal à gérer un trop grand nombre d'images prises à la suite, il vous faudra alors attendre avant de pouvoir re-déclencher.
  • Un trépied : pas forcément indispensable, mais bien plus confortable pour votre retouche. Il évite de faire bouger le décor entre chaque photo et vous aidera à fusionner plus facilement vos images au traitement numérique.
  • Le mode manuel : il permet d'avoir la même exposition sur toutes vos images. Choisissez également une vitesse d'obturation rapide pour figer le mouvement ou au contraire une plus lente si vous voulez un mouvement plus flou.
  • Un cadrage large : anticipez l'ensemble du mouvement, du départ jusqu'à l'arrivée. Un cadrage large vous laissera un peu de marge. Attention tout de même à ne pas être trop loin.
  • Eviter les superpositions : ce n'est pas une règle, mais un conseil pour débuter la photo séquence. La superposition du mouvement d'une image à l'autre rend la retouche plus fastidieuse et donc plus longue. Il faut un bon niveau en traitement numérique pour arriver à corriger ces petites superpositions. Privilégiez alors une belle découpe du mouvement.
  • Un logiciel de retouche qui gère plusieurs calques : Photoshop, The Gimp et Photofiltre par exemple le font très bien. Grâce aux différents calques, vous pourrez retoucher chaque image sans modifier les autres.
                   


La prise de vue 


                                     

Pour un premier essai, isolez votre sujet dans un décor neutre, peu chargé. Plus il y a de sujets en mouvements, plus la photo séquence est compliquée. Installez votre matériel, trépied, appareil, etc, faites votre composition avec un cadrage assez large en anticipant le mouvement du sujet. Le trépied permet surtout de stabiliser son appareil et d'éviter de faire bouger le décor.

 Lors de la retouche, sans trépied, vous seriez obligé de faire du découpage et de passer plusieurs heures sur votre image. Pris de profil, le mouvement du sujet est plus facile à décomposer que si vous le preniez de face. Avec l'expérience et quelques essais réussis, vous pourrez aisément choisir un angle plus difficile, mais chaque chose en son temps. Votre cadre est prêt, attendez que l'action arrive.

 Commencez à déclencher un peu avant que le sujet entre dans le cadre et attendez qu'il en sorte pour arrêter la rafale. S'il est déjà dans le cadre, déclenchez avant que le mouvement ne commence.

 La retouche avec  The Gimp  de la photo séquence est assez basique si vous avez utilisé un trépied. Le principe est de superposer tous les calques, puis d'effacer une partie de l'image où l'action s'est déroulée.


 

Ouvrez toutes vos images dans le logiciel qui vous intéresse. Ensuite, en prenant la première comme base, copiez chaque image dans l'ordre chronologique de la prise de vue :
 calque 1-1er mouvement,
 calque 2-2nd mouvement, etc.

 Le dernier mouvement est donc celui qui apparait au final, puisqu'il est par-dessus les autres. Nous effacerons alors la partie où le mouvement précédent s'est déroulé. On peut utiliser l'outil sélection ou lasso puis la touche [Suppr] du clavier, ou bien prendre l'outil gomme et effacer manuellement à la souris (en réglant la taille de la gomme et sa dureté à 100%).
 N'oubliez pas d'inclure l'ombre du sujet, un élément important qui joue beaucoup sur la réussite de la retouche.

 

Il suffit après de recommencer la même manipulation sur le calque précédent, et ainsi de suite, jusqu'à arriver au premier calque qui correspondra au premier mouvement de départ. Il ne vous reste plus qu'à enregistrer votre photo.